Le projet de créer ses propres vêtements est le fruit d’une démarche personnelle, intérieure, qui va finir par se voir à l’extérieur.
L’objectif est de créer des vêtements contemporains, d’inspiration traditionnelle par leur coupe, leur matière et leurs détails et un peu plus « modest » que la plupart des tenues proposées par la « fast fashion« .
Les bonnes raisons :
– Il peut s’agir d’un démarche matérielle : fabriquer ses propres tenues en choisissant des matériaux de qualité, une fois amorti l’investissement initial en matériel, permet de fabriquer des vêtements à moindre coût qu’un achat de produit déjà fini.
– C’est aussi humaniste : les habits sont, pour la plupart des enseignes actuelles, fabriqués dans des usines inhumaines, dans des pays en développement, bénéficiant d’une main-d’œuvre bon marché car sous payée, de vrais esclaves modernes. Ce sont souvent des femmes, voire des enfants, qui sont littéralement exploités, et je ne peux pas cautionner ça, juste pour avoir le dernier petit chemiser à la mode.
Ensuite, la majorité des vêtements sont fabriqués en matière synthétique provenant du pétrole, et teint de moult produits chimiques qui seront déversés dans les rivières et les fleuves de ces mêmes pays en développement, puis voyageront par porte-containers et enfin, acheminés par camions, polluant ainsi les eaux douces, l’eau salée et l’air.
Refuser d’acheter ce genre de vêtements est donc un acte de préservation écologique.
Créer un vêtement demande du temps : pour sa conception, les achats de matériaux, la réalisation. On en fait donc peu, on fait moins, utile, solide, durable. On lutte de cette manière contre l’achat compulsif, le consumérisme, et quelque part l’obsolescence programmée. Il s’agit d’une forme de décroissance ludique qui fait travailler la créativité et la dextérité.
Enfin, la mode est variable. Suivre la mode bêtement, par volonté d’appartenance sociale instinctive, se heurte souvent à la personnalité propre, à la morphologie, au teint, aux goûts. Comme j’ai souffert l’été du triomphe du fluo ...
Fabriquer son vêtement est donc l’occasion de fabriquer des vêtements ajustés, intemporels, modulables, etc …
Les objectifs :
En réponse à ces problématiques, j’ai pour idée de me créer une garde-robe complète ( et approuvée par Hannas Gas) en respectant quelques critères :
– De n’utiliser que des matières naturelles, fil compris : coton, lin, soie, laine, ortie soyons fous !
– De me fournir au maximum auprès de commerces locaux.
– De n’acheter que du tissu de fabrication locale : au mieux dans la région sinon dans le pays, à la limite dans les pays européens. Exit les tissus asiatiques !! Mon cœur penche vers les tissus régionaux : d’une part pour limiter la pollution par les transports, la pollution dans la fabrication car nos normes sont bien plus drastiques que celles évoquées plus haut et d’autre part pour soutenir par mes maigres moyens l’artisanat et les techniques séculaires. Et les tissus sont d’ailleurs d’excellente qualité.
Le petit bonus : les vide-greniers où les grand-mères (ou leurs héritiers qui ne veulent pas s’encombrer) vendre les restes de tissus et autres draps et dentelles anciens, souvent à des prix dérisoires.
– De privilégier les revues de patrons plutôt que les patrons uniques, pour une question de coût et surtout de modularité des coupes.
– Enfin, ne pas me prendre la tête – et ça c’est pas gagné !
C’est parti !!